Grande soirée à l'amphijazz ce samedi 17 décembre avec la présentation à Lyon du "My Chet My Song" créé à Marciac cet été avec Roy Hargrove à la trompette. Bien entendu l'artiste américain n'est pas là, mais il est remplacé par une trompettiste remarquable, "métal mais âme" selon Riccardo himself, je veux parler de la déchirante Airelle Besson. Et l'émotion est au rendez-vous tout autant que le swing énoncé dès le premier morceau, sur un tempo assuré par le jeune Ariel Tessier ( 24 ans !) aux "cymbales et peaux" (dixit again le maestro), le tout aussi sémillant Paul Lay aux "percussions sur 88 touches" (bon mélodiste également)et les chorus de saxophone de Pierrick Pédron ( que je rêvais d'entendre, je n'ai pas été déçu). Bien entendu, Riccardo est à la baguette autant qu'à la contrebasse (la caisse usée par les années de bons et loyaux services). Sur son pupitre des partitions, mais aussi des poèmes qu'il susurre en hommage à Chet qu'il a bien connu, puisqu'il l'a accompagné pendant neuf années.Un premier set de qualité, un second set époustouflant. C'était la 19e fois que je venais à l'amphi, mais des concerts comme celui-là, on les compte sur les doigts d'une seule main.Et l'on en ressort avec l'envie de réécouter tout Chet Baker.
François Jazzbôf
mardi 20 décembre 2011
dimanche 11 décembre 2011
My Blueberry nights: Le désenchantement musical
Bon aller on va dire qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais j'avoue que j'étais passé à côté de ce film sortie en 2007 jusqu'à peu, et je ne comprend pas pourquoi.
J'avais adoré "In the Mood for Love" un précédent film de Wong Kar-Wai réalisateur chinois, ce film baignait déjà dans une bande son somptueuse pour ne retenir que cet aspect des choses. Avec "My blueberry nigth" Wong Kar-Wai embarquait en plus pour la première fois au cinéma, Norah Jones, La chanteuse de jazz superstar : OK je l'ai raté.
Pour l'histoire, on peu dire que l'on suit le parcours de différents personnages qui doivent faire face à une rupture amoureuse, avec pour chacun une stratégie différente pour se protéger : Oublier dans l'alcool; rester sidérer dans la même position en attendant le retour de l'être aimé; fuir pour oublier, oublier les lieux, les dates d'anniversaire et tout le reste si c'est possible; et même le suicide pour un autre.
Le parti pris esthétique de Wong Kar-Wai dans ce film est troublant avec les couleurs douces de la nuit ou les ralentis très originaux.
Enfin la bande son qui accompagne ce film est superbe, Norah jones "the story", Casandra Wilson "Harvest moon", Cat Power " The greatest" et j'en passe.
Si vous l'avez raté aussi, courez chercher le DVD.
JM
La bande annonce
J'avais adoré "In the Mood for Love" un précédent film de Wong Kar-Wai réalisateur chinois, ce film baignait déjà dans une bande son somptueuse pour ne retenir que cet aspect des choses. Avec "My blueberry nigth" Wong Kar-Wai embarquait en plus pour la première fois au cinéma, Norah Jones, La chanteuse de jazz superstar : OK je l'ai raté.
Pour l'histoire, on peu dire que l'on suit le parcours de différents personnages qui doivent faire face à une rupture amoureuse, avec pour chacun une stratégie différente pour se protéger : Oublier dans l'alcool; rester sidérer dans la même position en attendant le retour de l'être aimé; fuir pour oublier, oublier les lieux, les dates d'anniversaire et tout le reste si c'est possible; et même le suicide pour un autre.
Le parti pris esthétique de Wong Kar-Wai dans ce film est troublant avec les couleurs douces de la nuit ou les ralentis très originaux.
Enfin la bande son qui accompagne ce film est superbe, Norah jones "the story", Casandra Wilson "Harvest moon", Cat Power " The greatest" et j'en passe.
Si vous l'avez raté aussi, courez chercher le DVD.
JM
La bande annonce
vendredi 9 décembre 2011
Festen ausecond souffle: Pêchu
Question? : Comment faire pour qu'un groupe comme Festen pratiquant un Jazz plutôt pêchu vienne jouer dans une restaurant feutré, même si le patron est au demeurant un amoureux de jazz ?
Réponse : Prendre un jour habituel de fermeture et n'ouvrir que le bar !
Ainsi quelques "Happy few" sirotant leur bières ont pu en prendre plein leurs oreilles, d'un jazz énergique et énergisant.
Sur la petite scène que propose le Second Souffle, Festen est en formation serrée, avec le batteur tournant le dos au public; et loin d'être gênante cette configuration renforçait leur symbiose.
De concerts en concerts je trouve qu'ils gagnent en assurance et en cohésion avec ce qui fait leur singularité : Un jazz moderne aux influences rock et electro; un jazz qui sait frapper fort mais aussi nous emmener délicatement dans de délicieuses mélodies.
Jean Kapsa au piano est l'élément modérateur de la bande, il distille les intermèdes d'improvisations, participant à l'organisation en "stop and go" de certains morceaux, il nous fait planer dans ses vagabondages inspirés. Damien Feau au saxophone est omniprésent il donne l'impression de se lâcher complètement, de tout donner dans ses envolées jouissives. Ajouter à cela une rythmique hyper-tonique avec Maxime Fleau à la batterie et Oliver Degabriele à la Contrebasse et ça donne un jazz-band nerveux encré dans la modernité.
Le répertoire est ce soir constitué essentiellement de compositions du groupe tirées de leur très bon premier album sorti en 2010 ( voir ici) avec notamment le superbe "Hoping_Light" tout en montée progressive et d'autres titres qui apparaitront dans leur prochain qui vient d'être enregistré et qui sortira en en 2012.
Au vu de la qualité de ce que nous avons entendu, ce deuxième album est très prometteur des compositions comme "Starfish Prime" ou "Sound Nation" font mouche.
Oh mais c'est bientôt 2012!, oui mais alors quand exactement en 2012 ? ça y est j'ai hâte.
Festen a été très présent dans la région ces derniers jours, avec une date au Périscope et au Perce-Oreille en Haute Savoie, ils nous ont confié qu'ils aimaient particulièrement jouer ici, alors on a envie de les croire et on les attend avec enthousiasme pour la suite.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.
JaZZmarc
Réponse : Prendre un jour habituel de fermeture et n'ouvrir que le bar !
Ainsi quelques "Happy few" sirotant leur bières ont pu en prendre plein leurs oreilles, d'un jazz énergique et énergisant.
Sur la petite scène que propose le Second Souffle, Festen est en formation serrée, avec le batteur tournant le dos au public; et loin d'être gênante cette configuration renforçait leur symbiose.
De concerts en concerts je trouve qu'ils gagnent en assurance et en cohésion avec ce qui fait leur singularité : Un jazz moderne aux influences rock et electro; un jazz qui sait frapper fort mais aussi nous emmener délicatement dans de délicieuses mélodies.
Jean Kapsa au piano est l'élément modérateur de la bande, il distille les intermèdes d'improvisations, participant à l'organisation en "stop and go" de certains morceaux, il nous fait planer dans ses vagabondages inspirés. Damien Feau au saxophone est omniprésent il donne l'impression de se lâcher complètement, de tout donner dans ses envolées jouissives. Ajouter à cela une rythmique hyper-tonique avec Maxime Fleau à la batterie et Oliver Degabriele à la Contrebasse et ça donne un jazz-band nerveux encré dans la modernité.
Le répertoire est ce soir constitué essentiellement de compositions du groupe tirées de leur très bon premier album sorti en 2010 ( voir ici) avec notamment le superbe "Hoping_Light" tout en montée progressive et d'autres titres qui apparaitront dans leur prochain qui vient d'être enregistré et qui sortira en en 2012.
Au vu de la qualité de ce que nous avons entendu, ce deuxième album est très prometteur des compositions comme "Starfish Prime" ou "Sound Nation" font mouche.
Oh mais c'est bientôt 2012!, oui mais alors quand exactement en 2012 ? ça y est j'ai hâte.
Festen a été très présent dans la région ces derniers jours, avec une date au Périscope et au Perce-Oreille en Haute Savoie, ils nous ont confié qu'ils aimaient particulièrement jouer ici, alors on a envie de les croire et on les attend avec enthousiasme pour la suite.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.
JaZZmarc
dimanche 4 décembre 2011
Billie Holiday -Lady sings the blues: Théâtre musical
Le Samedi 3 Décembre Salle Paul Garcin Lyon 1er
La compagnie "Après le déluge" reprenait Salle Paul Garcin son spectacle " Lady sings the blues" évocation théâtro-musicale de la vie et l'œuvre de Billie Holiday.
"Oui, faut que je vous dise tout de suite, je suis morte!... Et oui, je sais, on dirait pas comme ça, et pourtant..."
Agnes Fournière commence la pièce en ces termes, elle est blanche, morte et pourtant c'est bien "Lady day" qu'elle campe, qui nous raconte sa courte vie faite d'épreuves, d'amour, de gloire et de descentes aux enfers.
Sur fond de ségrégation et de prohibition déroule devant nous le parcours chaotique de la dame: son passage dans les bordels de harlem où les blancs découvraient le Jazz des noirs; ses premières expériences de chanteuse dans les clubs new-yorkais "parce qu'il fallait bien vivre", et enfin la révélation aux monde de son talent.
Elle a eu droit au meilleur et au pire: Le meilleur c'est aussi sa relation avec le saxophoniste Lester Young, son âme sœur. Le pire c'est, entre autre, son addiction aux drogues et son séjour en prison pour possession de stupéfiants.
Sur scène pour ce spectacle, Agnès Fournière joue et chante. Le passage du monologue à la chanson, semble être un exercice difficile, elle s'en sort, elle, haut la main. Sa voix est parfaitement posée et puissante.
En fermant les yeux on pouvait par moment entendre la voix de cette étoile filante que fut Billie Holiday.
Elle est accompagné de deux musiciens: Gauvain Gamon à la contrebasse et Sylvain Félix au sax. Ils sont omniprésents, dans les séquences parlés pour poser élégamment l'ambiance et pour accompagner les chansons, ils sont très justes dans le régistre des années 60, toujours très mélodieux et présents sans gêner l'actrice.
Quelques bémols à la représentation de samedi, les techniciens n'avaient pas eu le temps de finir leur réglages, aussi l'éclairage de la scène était approximatif et nous n'avons pas eu droit au diaporama sensé illustrer le spectacle par des images d'archive.
Une frustration aussi: j'aurais volontiers écouté plus de chansons.
...que d'excellentes motivations pour y retourner dès que ce spectacle se reproduira à nouveau à Lyon.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.
JaZZmarc
La compagnie "Après le déluge" reprenait Salle Paul Garcin son spectacle " Lady sings the blues" évocation théâtro-musicale de la vie et l'œuvre de Billie Holiday.
"Oui, faut que je vous dise tout de suite, je suis morte!... Et oui, je sais, on dirait pas comme ça, et pourtant..."
Agnes Fournière commence la pièce en ces termes, elle est blanche, morte et pourtant c'est bien "Lady day" qu'elle campe, qui nous raconte sa courte vie faite d'épreuves, d'amour, de gloire et de descentes aux enfers.
Sur fond de ségrégation et de prohibition déroule devant nous le parcours chaotique de la dame: son passage dans les bordels de harlem où les blancs découvraient le Jazz des noirs; ses premières expériences de chanteuse dans les clubs new-yorkais "parce qu'il fallait bien vivre", et enfin la révélation aux monde de son talent.
Elle a eu droit au meilleur et au pire: Le meilleur c'est aussi sa relation avec le saxophoniste Lester Young, son âme sœur. Le pire c'est, entre autre, son addiction aux drogues et son séjour en prison pour possession de stupéfiants.
Sur scène pour ce spectacle, Agnès Fournière joue et chante. Le passage du monologue à la chanson, semble être un exercice difficile, elle s'en sort, elle, haut la main. Sa voix est parfaitement posée et puissante.
En fermant les yeux on pouvait par moment entendre la voix de cette étoile filante que fut Billie Holiday.
Elle est accompagné de deux musiciens: Gauvain Gamon à la contrebasse et Sylvain Félix au sax. Ils sont omniprésents, dans les séquences parlés pour poser élégamment l'ambiance et pour accompagner les chansons, ils sont très justes dans le régistre des années 60, toujours très mélodieux et présents sans gêner l'actrice.
Quelques bémols à la représentation de samedi, les techniciens n'avaient pas eu le temps de finir leur réglages, aussi l'éclairage de la scène était approximatif et nous n'avons pas eu droit au diaporama sensé illustrer le spectacle par des images d'archive.
Une frustration aussi: j'aurais volontiers écouté plus de chansons.
...que d'excellentes motivations pour y retourner dès que ce spectacle se reproduira à nouveau à Lyon.
Sur jazz-rhone-alpes.com ce billet et les autres chroniques sur les concerts de la semaine.
JaZZmarc